MCKINSEY : LE CABINET QUI DECIDE DE NOS VIES ?
- Écrit par Le Média
McKinsey ouvre des bureaux dans le monde entier, qui comme les branches du banian, vont devenir des troncs qui diffusent cette culture néolibérale, soit directement, en donnant des conseils aux entreprises, soit indirectement, en disséminant ses anciens employés qui vont occuper des postes de direction privés ou publics. Et ces nouvelles branches vont donner de nouveaux troncs, et ainsi de suite.
une analyse détaillée
Source Le Média
Sommes nous encore en démocratie ?
- Écrit par Marc Web
Emission : l'invité TV5 MONDE
Directrice de la rédaction de « Marianne », Natacha Polony publie « Sommes-nous encore en démocratie ? »
(éditions de L'Observatoire), un pamphlet où elle affirme que la crise sanitaire met en lumière une perte de vitesse du souffle démocratique, sur fond d'abandon des libertés fondamentales. Selon la journaliste, les gilets jaunes auraient été les premiers à alerter sur une mise à l'écart des peuples et des citoyens.
Présentation : Patrick Simonin
Aude Lancelin : Emmanuel Macron incarne le terminus de cette classe politique française décadente !
- Écrit par Sud Radio
Les Incorrectibles du 7 février 2021
Interview d'Aude Lancelin ( QG Web TV)
Sécurité Globale De Quel Droit ?
- Écrit par Marc Web
Sept juristes décryptent la loi Sécurité Globale
Un film réalisé par
Karine Parrot et Stéphane Elmadjian
La France revenue à l'ancien régime
- Écrit par Reporterre
Dans une discrétion totale, au cœur de l’été, le gouvernement a modifié l’organisation des services déconcentrés de l’État dans les départements.
Par un décret du 14 août 2020, les Directions départementales interministérielles (DDI), sous la responsabilité du Premier ministre depuis leur création, en décembre 2009, deviennent « des services déconcentrés de l’État relevant du ministre
de l’Intérieur. Elles sont placées sous l’autorité du préfet de département ».
Ce texte change fondamentalement la façon d’administrer le pays, subrepticement.
Pour comprendre, il faut s’intéresser au fonctionnement de l’administration de l’État dans les territoires, et remonter un peu en arrière. Jusqu’en 2009, les ministères avaient chacun des services déconcentrés, dans les régions et les départements. Les questions d’écologie étaient traitées par les services et des personnels qualifiés du ministère de l’Écologie, les questions d’emploi et sociales par le ministère du Travail et des Affaires sociales.En 2009, il a été décidé de regrouper les services départementaux de ministères différents dans des directions communes (par exemple, la Direction départementale des territoires, DDT, regroupe à la fois des missions liées aux ministères des Transports, du Logement et de la Transition écologique).
Les Directions départementales interministérielles ont donc été créées. Dépendant auparavant de plusieurs ministères à la fois, elles ont logiquement été placées sous l’autorité du Premier ministre, les préfets de département en assurant la coordination sous son autorité.
Elles restaient en liaison avec leurs anciens ministères de tutelle, les ministères techniques (Écologie, Agriculture, etc.).
La grande rupture instituée par ce décret du mois d’août, c’est qu’il évince le Premier ministre, et prévoit que, désormais, ces directions départementales seront rattachées au ministère de l’Intérieur.
C’est-à-dire que tous les champs de compétences de ces directions, qui organisent la vie sociale (urbanisme, logement social, biodiversité, transition écologique, agriculture, éducation populaire, jeunesse et sport…), vont désormais être placés sous l’autorité du ministère de l’Intérieur et du préfet de département (dont la carrière dépend du ministère de l’Intérieur).
Les significations politiques et administratives de ce changement de tutelle sont lourdes.
Tout d’abord, ces services perdent ainsi leur caractère interministériel. Tout n’est plus vu que sous le prisme d’un seul ministère, le ministère de l’Intérieur.
Or, pour ce ministère, la priorité est l’ordre public.
Toutes les missions énumérées ci-dessus (social, écologie, agriculture…) passent au second plan.
Considérons, par exemple, celles du ministère de la Transition écologique. Eh bien ! L’écologie est
aujourd’hui subordonnée au maintien de l’ordre. Après l’incendie de l’usine Lubrizol, à Rouen, le 26 septembre 2019, nous en avons eu une illustration : ce n’est pas le ministère de l’Écologie qui, normalement, a la tutelle de ces installations classées Seveso, qui a communiqué, mais le préfet. Or les fonctionnaires du ministère de l’Écologie avaient des choses à dire, qu’ils n’ont pu dire.
Autre exemple, actuel celui-ci, la mise en œuvre de l’état d’urgence sanitaire est réalisée par l’Intérieur et les préfets, le ministère de la Santé restant au second plan.
Ce qui explique que la gestion de la crise passe d’abord par des mesures répressives.
Il est donc à craindre que l’action contre le dérèglement climatique, et en faveur de la transition énergétique et de la biodiversité — dont le gouvernement parle pourtant beaucoup —, devienne subsidiaire.
Cette réforme renforce également les pouvoirs des préfets, pour lesquels la fonction d’agent du ministère de l’Intérieur prend le dessus sur la fonction de représentant de l’État. L’article 2 du décret prévoit en outre que les carrières des fonctionnaires de ces directions départementales,
l’organisation du service, les conditions de travail et ses missions dépendent désormais aussi du ministère de l’Intérieur.
C’est donc comme si les ministères de la Transition écologique, de la Santé, du Logement, de la Jeunesse et des Sports perdaient leurs fonctionnaires dans les départements, au profit, là encore, de l’Intérieur. Il devient le seul ministère présent dans les territoires.
Ce mode de gouvernement est donc une sorte de retour à l’Ancien Régime. Aujourd’hui, tout comme le roi jadis, Jupiter-Macron ne gouverne plus qu’avec deux ministres : le ministre des Finances pour les questions de budget (l’Intendant de la Ferme générale d’autrefois, l’une des figures les plus honnies des révolutionnaires, car chargé de récolter l’impôt auprès de la population, quand les nobles et le clergé en étaient dispensés), et le ministre de l’Intérieur (le Lieutenant général de la police sous l’Ancien Régime, qui avait tout pouvoir sur les questions d’ordre public, notamment pour réprimer les pauvres), pour le maintien de l’ordre public et les autres affaires intérieures de l’État — les autres ministres étant là pour la décoration.
Cette décision n’a rien d’isolé et d’arbitraire. Elle relève d’un mode de gouvernement réfléchi, qui vise à favoriser l’activité économique des multinationales dans le contexte de la mondialisation.
Celles-ci n’ont pas besoin d’une administration comme celle du ministère de la Transition écologique, qui demande de respecter la loi sur l’eau ou la qualité de l’air, et rallonge le temps nécessaire à la mise en œuvre d’un projet. Pour embêter le moins possible les multinationales, on relègue les administrations techniques au second plan. Les autorisations pour construire les « grands équipements inutiles », comme les immenses centres commerciaux, les fermes de mille vaches ou à plusieurs milliers de porcs ou dizaines de milliers de poulets, seront accordées plus rapidement et facilement, avant même que le public soit averti, afin que la décision ne puisse pas être contestée, notamment en justice.
Dans le même temps, l’État assure à ces multinationales la sécurité publique pour mener à bien leurs projets. Une sécurité face aux contestations, aux manifestations, mais aussi une sécurisation de leurs démarches auprès de l’administration ou de la justice. C’est-à-dire la garantie que les normes ou les recours n’empêcheront pas un projet de construction d’usine, d’installationpotentiellement polluante, d’aboutir.
Le message envoyé par cette décision est clairement que l’écologie n’est ni une priorité ni digne d’être au cœur d’une politique publique.
Ce décret, apparemment technique et difficilement compréhensible par le grand public, montre donc une dérive autoritaire du pouvoir. Du point de vue du bon gouvernement du pays et des territoires, concentrer tous les pouvoirs sur un seul ministère axé sur le maintien de l’ordre, et laisser tous les autres domaines (économique, social, financier, culturel, etc.) entre les mains des multinationales est une faute grave, ou alors il s’agit d’un choix politique délibéré : ce qui compte, c’est le maintien par la force de l’ordre capitaliste néolibéral.
dessin Red/Reporterre
17 Novembre 2020
- Écrit par Marc Web
Appel à une seconde vague d'action contre la réintoxication du monde
Dans la première moitié de l'année 2020, le déferlement viral aura provoqué un ralentissement inédit de la dévitalisation marchande de la planète. Au cœur du confinement s'est alors diffusée une lucidité partagée, mais trop souvent désarmée et isolée, quant à l'urgence de faire barrage in extremis à la production du désastre.
Le 17 juin dernier, alors que la machine se ré-emballait de plus belle, plus de 70 actions, blocages, rassemblements se sont déployés simultanément à travers le pays (1). Ils ont matérialisé un premier grand rebond de luttes de terrain contre la réintoxication de monde.
C'est pour donner une nouvelle fois corps à ce front commun, frappant par son énergie et sa diversité, qu'un ensemble de collectifs réunis le 30 août dernier à l'occasion d'un rassemblement sur la zad de Notre-Dame-des-Landes ont décidé d'appeler à une seconde vague d'actions coordonnées le 17 novembre prochain.
Les mobilisations locales du 17 juin ont dessiné une première cartographie post-confinement des sites de production destructeurs qui doivent s’arrêter, d'espaces naturels – forêts, zones humides, terres cultivables, friches urbaines – qui ne doivent pas être artificialisés, des chantiers écocides qu'il faudra paralyser… Elles ont aussi révélé des dizaines d'endroits où des collectifs d'habitant-e-s se lèvent déjà localement contre l'absurdité de ces "aménagements du territoire".
Le 17 juin n'a pas été sans lendemain. Des terres investies ce jour là à Dijon ou une vigie construite sur le quartier des Vaîtes à Besançon sont toujours défendues depuis. La zone sauvage du Carnet sur laquelle un rassemblement a eu lieu est maintenant devenue une zad et ses bétonneurs chancellent. Le projet menaçant la forêt du Madrillet à côté de Rouen et dont le chantier s'est retrouvé bloqué a été mis en suspens après coup. Une lutte contre un projet routier en Haute-Loire s'est relancée à cette occasion. Bien d'autres, comme celles sur l'avenir des terres de Gonesse, contre les nouvelles fermes-industrielles de 200 000 poulets dans le Finistère ou l’usine d’engrais de synthèse Yara vont se poursuivre....
Nous savons qu'obtenir des victoires concrètes nécessitera de revenir régulièrement sur ces lieux, d’en habiter certains, d’en faire muter d’autres, de continuer à se coordonner dans un mouvement qui ne peut être que mondial et de lancer de nouvelles vagues de mobilisations encore plus amples et déterminées. C’est seulement à cette condition que nous parviendrons peut-être à préserver des conditions d’existence désirables sur terre, pour nous comme pour le reste du vivant, hors du nihilisme économique.
D'autant que les trois derniers mois n'ont fait que confirmer le cynisme absolu des dirigeants politiques et des puissances économiques, au fur et à mesure que les signes explosifs des ravages du système se multipliaient. Aux feux de forêt gigantesques qui frappent tous les continents, aux sécheresses intenses qui menacent le système agricole dans son intégralité, à la publication des dernières simulations climatiques encore plus alarmistes (2), ils ont répondu par la reprise rapide du trafic aérien, des marchés financiers, de la spéculation sur la faim, et ce malgré l'épidémie. Aux licenciements massifs, à la précarisation de milliers de salarié-e-s laissés sur le carreau, ils ont répliqué par de nouveaux cadeaux aux entreprises, sans même envisager de contreparties sociales ou environnementales. À la catastrophe de Beyrouth, à l'annonce de l'extinction des deux tiers des espèces sauvages, à la révélation sur les rejets de Lafarge dans la Seine, ils ont répondu par la reprise de l'usage des néonicotinoïdes dans les champs, maintenu la production d'engrais au nitrate d'amonium et validé l'exportation dans le reste du monde des pires pesticides interdits en Europe. Face aux soulèvements mondiaux contre le racisme systémique et les violences policières, nous les avons vus malgré tout durcir encore les politiques sécuritaires.
Nous faisons face à des enjeux décisifs. 100 milliards d'euros vont être injectés dans l'économie française en deux ans sous forme de plans de "relance", pour faire vivre à tout prix le mythe de la croissance quelques années de plus, quelques mois peut-être, à un coût écologique et social désastreux. 78 nouveaux projets de « réindustrialisation » clés en main, court-circuitant les protections environnementales, sont déjà annoncés : bien souvent sur des sites encore non artificialisés. (3) L’acharnement dans un modèle prédateur ne peut représenter une perspective enviable pour celles et ceux qui souffrent déjà de l’exploitation, avec ou sans travail. Seules de profondes reconfigurations dans le rapport à la production et aux formes d’organisation sociale peuvent de nouveau offrir des perspectives d’activités et d’emplois porteuses de sens, que ce soit en ville ou dans les campagnes. Dans les dix prochaines années, un agriculteur sur deux va partir en retraite, et ce sont alors un quart des terres cultivables nationales qui vont changer de main. Sans une bataille foncière acharnée qui allie vocations paysannes et déterminations environnementales, elles iront soit à l’agrandissement des exploitations industrielles, soit à la bétonisation.
Nous pourrions rester effaré.e.s, enlisé.e.s dans le sentiment qu'il est déjà trop tard. Mais nous pouvons aussi parier sur la puissance d’un sentiment de révolte partagéet d’une exigence de conséquencequi puisse enfin bouleverser radicalement la donne. L'année a déjà été marquée par quelques victoires de luttes ancrées - liant résistances directes de terrain, mobilisations larges et recours juridiques : abandon d'Europacity sur les terres de Gonesse et de l'urbanisation menaçant les Lentillères à Dijon, du Center Park en gestation dans la forêt de Roybon et de l'A45 entre Lyon et Saint-Etienne...Nous devons passer un seuil.Misons fermement sur le fait qu'il devienne dorénavant de plus en plus difficile pour eux de légitimer des projets destructeurs de milieux vivants. Parions que partout où des luttes déterminées viendront y faire obstacle, nous les forcerons dorénavant à renoncer!
Quant à l'existant et dans la foulée des initiatives liées à l’anniversaire de l'explosion de Lubrizol (4), nous appelons les habitant.e.s des villes et des campagnes àinformeret accentuer localement la pression sur les secteurs qui leur semblent le plus évidemment toxiques et dispensables: cimenteries, usines de pesticides ou productions de gaz et grenades de la police, industrie aéronautique, publicitaire ou construction de plates-formes Amazon sur des terres arables, unités d'élevage industriel, développements de l'industrie nucléaire, clusters développant la numérisation de l’existence et un monde sans contact avec le vivant...
Nous appelons à renforcer, chemin faisant, des liens avec les travailleurs qui dépendent économiquement de ces secteurs de productions et chantiers. L’urgence sociale, c’est de penser avec elles et eux les mutations possibles des activités nécessitant un maintien des revenus et droits acquis, les réappropriations nécessaires des lieux de travail, ainsi que les rapports de force à engager pour garantir des ressources pendant les périodes de transition.
Nous appelons donc enfin le 17 novembre à une seconde série d’actions, blocages, rassemblements et occupations contre les lieux de production, de fabrication ou de transformation ainsi que tout autre bâtiment ou infrastructure profondément nuisibles qu'il nous faut mettre à l'arrêt. Mais si nous visons sérieusement à nous défaire de pans conséquents du monde marchand, il nous faut conjointement nous doter des formes d’autonomies à même de répondre à nos besoins fondamentaux.Nous appelons donc également à des occupations de terres en villes ou dans les zones péri-urbaines pour des projets de cultures vivrières, ainsi qu’à des réquisitions d'espaces d'entraide, de soin, de redistribution et de création. Il n'y aura pas de "tournant" sans que l'on construise ici et maintenant des formes de vie pleines de sens et bien plus désirables que celles inféodées aux besoins du marché.
Ensemble, mettons un coup d'arrêt partout à leurs projets destructeurs !
Désinformation
- Écrit par Marc Web
Le ministère de l’Intérieur a publié ce dimanche 7 juin 2020 les résultats complets d’une enquête menée en 2019 sur « la qualité du lien
entre la population et les forces de sécurité intérieure »
Le 3 juin dernier devant les sénateurs, le ministre de l’Intérieur a mis en avant un chiffre issu d’une récente enquête commandée par
la Place Beauvau selon laquelle 84,9 % des personnes interrogées ont une « image positive » des forces de sécurité intérieure
(police et gendarmerie).
Les résultats complets de cette enquête à la méthodologie particulière ont été publiés ce dimanche 7 juin.
Si plusieurs enquêtes et sondages menés ces dernières années font effectivement état d’une image plutôt positive au sein de la population, d’importantes variations existent en fonction de la catégorie de population interrogée et de l’expérience vécue par ces personnes.
ce n’est pas 48.134 personnes qui ont répondu (il s’agit en réalité du nombre de « contacts » lancés pour participer à l’enquête) mais seulement 12.822 personnes âgées de 18 ans ou plus réparties sur l’ensemble du territoire.
Mais la méthodologie de cette enquête nationale mérite d’être détaillée. Aucun des participants n’a été tiré au sort comme c’est parfois le cas lors d’enquêtes sociologiques. Pour participer, les enquêtés devaient se connecter à un site dédié, imprimer et remplir un coupon puis le déposer dans un commissariat de police ou une gendarmerie.
Il s’agit donc de « répondants volontaires » informés soit grâce aux 8.000 affiches diffusées dans divers lieux publics et services de police, soit contactés par des policiers (DCPP ou référent police-population) directement lors d’opérations menées dans des centres commerciaux, par exemple.
Pour avoir une idée plus précise de la relation 'police citoyen(ne)' vous avez en pièce jointe le rapport annuel de Jacques Toubon défenseur des droits.