Violence, perfidie, machiavélisme et spoliation : les 4 mamelles d’un régime virant du bleu au brun
- Écrit par Jean-Luc Picard-Bachelerie
Cette réforme des retraites et la réaction des syndicats et de la rue dénoncent, une fois de plus, la violence politique de ce gouvernement Macron / Philippe toujours en recherche de division du pays pour exacerber nos penchants mauvais, telle la convoitise, et détourner ainsi notre regard sur les agissements de nos dirigeants qui se congratulent dans le grotesque lorsqu’il s’agit de sauver la face d’un escroc dissimulateur.
Á cette violence vient s’ajouter la perfidie et le machiavélisme par des annonces destinées à semer le trouble et faire passer un pseudo projet de société qui trouve son origine dans un calcul néolibéral afin de nous conduire vers le système des retraites privées et la capitalisation, chers à nos banquiers et nos assureurs, chère à Macron et Delevoye grands initiés de ces métiers de la finance.
Cette réforme est révélatrice de la rouerie de ce président élu avec, seulement, 13% des voix du corps électoral et contient tous les stratagèmes et les objectifs d’une idéologie néolibérale qui détruit un monde médiocre et mortifère pour le remplacer par un monde sans pitié et suicidaire ou règne froidement le chiffre comptable.
L’âge pivot : un point de diversion
L’âge pivot n’est pas une idée de Delevoye mais juste une idée de Macron qu’il a lancée à l’occasion d’une interview face à Ruth Elkrief le 22/11/2019 à la grande surprise de ses ministres et du groupe LREM. Cette idée n’a qu’une utilité digne de Machiavel : celle d’être annoncée pour être retirée et ainsi servir de monnaie d’échange pour faire passer son plan de régression de nos droits et du montant de nos retraites par différents arguments fallacieux : la fin du pseudo déficit des retraites ; la retraite à la baisse, déguisée en retraite à points ; la pseudo fin des régimes spéciaux ; l’objectif caché de nous amener à la capitalisation ; la spoliation des fonds de réserve des caisses complémentaires.
Un pseudo déficit organisé par l’Etat
Pourquoi dire qu'en 2025 il y a un problème de financement alors même qu'en 2024 la CADES aura épongé entièrement la dette de la sécurité sociale et que les recettes de la CADES pourraient être affectées au financement des retraites à partir de 2025 ? Avez-vous l'intention de supprimer la CRDS et la CSG en 2025 ? Si elles ne sont pas supprimées à quoi serviront les recettes qu’elles génèrent ?
La Cour des comptes a rappelé que les exonérations de cotisations patronales accordées par Macron sont estimées à 52 milliards d’euros non compensés par l’Etat (Cour des comptes, Rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale, octobre 2019 [https://www.ccomptes.fr/fr/publications/securite-sociale-2019].) Le déficit du régime de retraite est de 3,5 milliards par an (Conseil d’orientation des retraites, « Perspectives des retraites en France à l’horizon 2030 », Rapport du COR, novembre 2019 https://www.cor-retraites.fr/node/519). Pourquoi l'Etat organise-t-il le déficit des retraites en exonérant sans compenser ? Pourquoi avez-vous dit lors des présidentielles « Le problème des retraites n’est plus un problème financier » et que votre projet de réforme organise la baisse généralisée des pensions ?
Des fonds de réserve à spolier
Et de l’argent, il y en a. A quoi vont servir les 34 milliards d'euros du fonds de réserve créé par Jospin par anticipation de l'arrivée des baby boomers ?
Régime universel veut dire plus de caisses complémentaires ? Que deviendront les 116 milliards des fonds de réserve de ces caisses qui représentent le magot amassé par les salariés et non par l'Etat ? Avez-vous l’intention de spolier les salariés qui ont cotisé pour remettre ce magot dans le pot commun comme vous le faites avec le loto du patrimoine ?
Des douceurs pour faire mieux taper après
Au-delà de ces questions, ce pseudo déficit est le premier argument invoqué pour justifier cette réforme alors même que les rares éléments positifs de ce plan pourraient tout aussi bien être adaptés au système actuel comme la retraite minimum à 1000 euros (là où elle devrait équivaloir au Smic actuel) et les dispositions pour les femmes. Alors pourquoi le reste de ce plan ?
Un système de dévalorisation du point
Le système des points. Fillon a dit « Le système de retraite par points, j’y suis favorable, mais il ne faut pas faire croire aux Français que ça va permettre de régler le problème des retraites. Le système par points en réalité ça permet une chose, qu’aucun homme politique n’avoue. Cela permet de diminuer chaque année la valeur des points et donc de diminuer le niveau des pensions ». La Suède qui l’applique depuis 1998 a déjà baissé la valeur du point par trois fois réduisant des millions de gens à des retraites misérables. Alors, pourquoi choisir un système qui comporte le risque de réduire des millions de retraités à la misère qui n'auront pas pu capitaliser dans des placements à risque ?
Edouard Philippe a annoncé une règle d'or sur les points acquis.
Qu'en est-il des points non acquis ?
Votre projet consiste à organiser une baisse généralisée des pensions de retraite. Vous savez que cela va obliger les gens à capitaliser et ainsi mettre leur argent dans un secteur à risque : les banques et les assurances ? Pourquoi les deux personnes à l’origine de ce pseudo projet de société sont pour l’un, banquier, et pour l’autre, assureur ?
Une suppression du régime de retraites de la sécurité sociale à l’horizon
La baisse renouvelée de la valeur du point non acquis rendant insignifiante la retraite de la sécu, l'Etat ne va-t-il pas supprimer ce service sous prétexte qu'il ne sert plus à grand-chose et le livrer entièrement au marché concurrentiel des assurances et des banques ? Cela permettrait à l'Etat de se débarrasser du même coup des syndicats. Pouvez-vous garantir la pérennité d'une retraite de la sécurité sociale qui ne soit pas uniquement pour les pauvres ?
Des questions auxquelles nous sommes en droit d’exiger des réponses
Pourquoi cette réforme des retraites présentée comme un projet de société n'a pas associé la gestion de ce temps libre à celui des victimes du chômage et de bâtir ainsi une vraie gestion du temps libre ? Pourquoi vouloir augmenter le temps de travail de ceux qui travaillent et ne pas le partager, ne serait-ce que pour créer des actifs cotisants ? Pourquoi l'Etat ne crée pas d'emploi dans les secteurs où l'humain ne peut être remplacé par une machine, ne serait-ce que pour augmenter le nombre d'actifs cotisants ? Pourquoi laisser les personnels de santé dans la souffrance ? Pourquoi laisser sombrer les personnels de l’Education Nationale et le classement Pisa ? Pourquoi la justice croule-t-elle sous les dossiers par manque de personnel tout en laissant les victimes et les innocents souffrir des lenteurs chroniques du système judiciaire ? Pourquoi préférer laisser des gens dans les zones perdues de la République au milieu d’une délinquance générée par le manque d’emplois avec tous les désordres sociaux, sanitaires et judiciaires que cela entraine ? Pourquoi laisser les gens avec des salaires de misère qui ne leur permettent pas de boucler leurs fins de mois alors même qu’une augmentation relancerait la consommation et augmenterait les recettes de cotisation ?
Pourquoi êtes-vous si incapable de susciter la paix sociale ? Pourquoi avoir favorisé un Etat répressif plutôt qu’un Etat démocratique avec des lois liberticides, des éborgnés, des manchots ? Pourquoi avoir entraîné la France à subir le discrédit de l’ONU qui a dénoncé « l’usage excessif de la force » ?
Une a-moralisation de la vie politique toujours chronique
Pourquoi cumulez-vous des ministres et des partenaires suscitant autant de scandales alors que vous avez été élu sur la promesse de moralisation de la vie politique ? Comment nous faire croire que vous ne saviez pas qui était Jean-Paul Delevoye et lui avoir offert une sortie aussi élogieuse par la voix d’Agnès Buzyn ?
Un manque d’anticipation de l’avenir des retraites
Et enfin, parlons de l’avenir. Le nombre de retraités augmente tandis que le nombre d’actifs cotisants baisse. Certains parlent carrément d'une inversion du rapport entre 2030 et 2040. Comment le régime universel pourra-t-il assurer le niveau des retraites ? Le dernier salarié devra-t-il payer la retraite de tous les autres ? Est-il raisonnable de continuer à faire porter le financement des retraites uniquement par le travail humain ?
Que dire de ce régime indigne en voyant son projet de budget 2020 ?
Et que dire de ce budget 2020 basé une fois de plus sur une croissance sinon qu’il est en totale inadéquation avec la transition écologique ? Que dire d’une nouvelle baisse de l’impôt démagogique sinon qu’elle va, encore, plus mettre à mal les services publics ? Baisse d’impôt qui, de toute façon sera compensée en partie par recours à l’emprunt ; dette avec laquelle vous culpabilisez le peuple pour justifier votre politique d’austérité !
Que dire du projet de loi de Finances 2020 qui fait la part belle aux Armées et surtout à l'Intérieur, tandis que Bercy, l'Education et la Transition écologique perdent des postes ? En dire qu’il est digne d’un régime d’extrême droite !
Enfin, nous qui connaissons la réponse, dîtes-nous Monsieur le Président, pourquoi avez-vous si peur d’un soulèvement ?
Source blog sur agoravox
La réforme à quel prix ?
- Écrit par France Culture
Nous en discutons en compagnie de l’économiste Daniel Cohen. Il dirige le département d’économie de l’École normale supérieur (ENS), il est directeur du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP), et l’auteur notamment de l’ouvrage «Il faut dire que les temps ont changé : chronique fiévreuse d’une mutation qui inquiète» (Albin Michel).
"Cette réforme est un immense gâchis. Une réforme était souhaitable parce qu’un grand nombre de Français ne se sentent pas rassurés par le système actuel. […] Au lieu de corriger le système pour le rendre plus rassurant, le gouvernement a réussi le tour de force de le rendre plus anxiogène." Daniel Cohen
Le rapport du COR (Conseil d'Orientation des Retraites) montre que dans la trajectoire actuelle les dépenses de retraites sont budgétairement soutenables : "À horizon de 2070, dans 3 scénarios sur 4, la part des retraites dans le PIB baisse. […] On peut davantage revaloriser les retraites que ce qui a été fait jusqu’à présent." Daniel Cohen
On est en train de construire un mécanisme qui vise à faire des économies. Daniel Cohen
"La politique nous révèle son pire visage en faisant des calculs en alliances plutôt que de viser le bien public. Ça peut se payer cher dans les urnes, mais j'espère que le gouvernement retrouvera la voix de la raison." Daniel Cohen
L'Invité(e) des Matins par Guillaume Erner
« Lettre ouverte à Emmanuel Macron »
- Écrit par Geneviève Legay
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Au détricoteur des services publics qui lui demandait d’être « sage », Geneviève Legay, talentueuse tricoteuse, lui retourne le compliment par une lettre ouverte accompagnée d’un petit gilet jaune et du drapeau « PAIX ». |
La Trinité (06), le 27 juin 2019
Monsieur le Président de la République,
Je souhaite revenir sur vos déclarations du 23 mars 2019, lors de votre passage à Nice, concernant le fait que je serais tombée toute seule ! Vous avez osé affirmer qu’aucun policier ne m’avait touchée ! Espérons que la justice sera plus honnête, au regard de ce qu’ont avoué le procureur de Nice et un policier. Aussi, nous prouverons que ce n’est pas un accident, mais bien des policiers qui m’ont agressée.
De plus, vous avez dit que j’aurais dû rester chez moi. Madame Redouane Zineb était chez elle et, malgré tout, vos policiers l’ont tuée. Qu’avez-vous fait ? Le silence total et plus personne n’en parle. Quel mépris ! Pourtant, cette personne ne manifestait pas.
Nous sommes en France, et, depuis quelque temps, en insécurité permanente. Il ne fait pas bon vivre en macronie parce que, évidemment, vos forces de l’ordre, voire du « désordre » répondent à la politique de Monsieur Castaner et vous-même.
Vos discours sont trop souvent méprisants. Vous n’êtes que mépris. C’est une habitude chez vous de tenir des propos condescendants envers les gens d’en bas, « ceux qui ne sont rien ». Nombre de personnes le constatent depuis plus deux ans.
J’ai 73 ans et suis fière d’être une citoyenne à part entière. Aussi, ne vous en déplaise, je revendique ma liberté de manifester, entre autres, face à vos choix politiques.
Pour vous, qu’est-ce que la sagesse dont je devrais faire preuve ?
C’est accepter la politique que vous imposez comme si aucune alternative n’était possible ?
C’est se laisser dépouiller sans rien dire alors que vous prenez aux pauvres pour donner aux riches ?
Non, je ne vous écouterai pas, bien au contraire, je continuerai à manifester car tout ce que le peuple a obtenu, c’est par de hautes luttes. Le code du travail compilait 150 ans de conquêtes sociales, vous le détricotez ; la sécurité sociale, véritable bijou que le monde entier nous envie, vous l’offrez aux appétits des assurances ; vous organisez la contre-réforme des retraites, vous cassez l’assurance chômage, vous bradez notre patrimoine, vous détruisez les services publics, toujours pour privilégier le privé, notamment en cassant les hôpitaux de l’intérieur...
Votre politique est une véritable honte au regard de celle qui fait cohérence et qui fait peuple.
Vous détricotez, moi je tricote et vous fais parvenir un gilet jaune et un drapeau de la PAIX (faits avec des restes de pelotes).
Voyez-vous, ce sont des symboles face à votre mise en oeuvre de démolition, ainsi que celle de votre entourage, de ce qui faisait société, qui permettait de vivre (certes pas très bien depuis 35 ans) et non de survivre. Avec mes camarades d’Attac, des Gilets jaunes, des syndicats et partis politiques progressistes, nous serons toujours et encore face à vous et vos complices contre cette politique infâme...
Pour tout cela, la citoyenne que je suis ne peut pas vous saluer.
Geneviève Legay
« Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons, durant la nôtre, la colorier avec des couleurs d’amour et d’espoir. » - Marc CHAGALL
La désinformation d'une certaine presse
- Écrit par Nathalie Berriau et Pauline Perrenot / ACRIMED
À l’occasion de la présentation du budget 2020 au Parlement, le quotidien de Bernard Arnault a décidé de prendre toute sa part dans les orientations présentées par le gouvernement. Le 13 septembre 2019, il barre ainsi sa Une d’un mot d’ordre qui interpelle les lecteurs :
Les coupables sont donc tout trouvés. D’une originalité confondante, cette Une racoleuse annonce la couleur éditoriale :
Faute d’avoir réussi à compenser le coût des promesses faites pour calmer la grogne sociale, le déficit public se creusera de 2,5 milliards d’euros en 2020.
Comme annoncé, un seul « cadrage » sera proposé aux lecteurs pour expliquer le « dérapage » du budget : les gilets jaunes, et leur « grogne » animale. Par souci d’honnêteté, la rédaction du Parisien a choisi de ne pas mentionner les « manques à gagner » provoqués (au hasard) par la suppression de l’ISF, la mise en place de la flat-tax, la poursuite du CICE, la négociation avec Google qui a fait perdre de l’argent à l’État, etc. Toute la charge porte ainsi sur les « cadeaux » faits aux jaunes bambins capricieux.
On ne le répétera jamais assez : Le Parisien a le droit d’entonner mot pour mot la communication du gouvernement.
Mais peut-on encore parler de journalisme, quand le quotidien s’abstient d’évoquer d’autres angles d’analyse dans la double-page correspondant au dossier de Une ? Quant aux avis divergents, ils sont réduits, sans surprise, à peau de chagrin. Et ce malgré une diversité de formats bien réelle ! De l’édito à l’article d’« analyse », en passant par l’interview, le dessin de presse, et même l’infographie, l’économie générale est à sens unique tant l’angle d’attaque est partout le même : combien coûtent à la France les grogneurs qui se plaignent.
Dès l’éditorial, commis par Pierre Chausse et intitulé « Comme d’habitude », l’idée est (comme d’habitude) simple comme bonjour :
C’est une petite musique qu’on entend souvent : la France vit au-dessus de ses moyens. En pleine campagne électorale, le futur chef de l’Etat avait juré qu’il ferait en sorte que cela ne soit plus le cas. Et puis, une fois au pouvoir, patatras ! Face à une contestation particulièrement virulente, Emmanuel Macron a cédé. Neuf mois plus tard, on acte maintenant qu’on va encore creuser le déficit public de 2,5 milliards d’euros. Du point de vue économique, c’est une faiblesse supplémentaire pour notre pays.
Et le reste de la double-page est à l’avenant, l’éditorial se déclinant dans l’article dit d’« analyse » jusqu’au dessin de presse, dont le mépris a de quoi faire rougir le dessinateur du Monde Xavier Gorce :
Intitulé « L’État s’enfonce dans le rouge », l’article d’analyse en remet lui aussi une couche, en développant la même thèse : pleurer « le temps où [Emmanuel Macron] clamait qu’il était capital de réduire le déficit du pays » et déplorer que ces satanés gilets jaunes soient « venus gripper la mécanique budgétaire ». Et pour ne pas perturber son petit confort éditorial, Le Parisien convoque pas moins de sept interlocuteurs acquis à cette idée : un « haut fonctionnaire de Bercy », un « proche du ministre de l’Économie Bruno Le Maire », « l’entourage du ministre de l’Action et des Comptes publics » en la personne d’un « bras droit de Darmanin », un « député de la commission des Finances et futur rapporteur du budget », un « député de la majorité », un « haut fonctionnaire de la Commission européenne », un « haut fonctionnaire au ministère des Solidarités et de la Santé ». Bref, c’est la mobilisation générale dans les colonnes du Parisien. Ne restent que quelques lignes en trompe-l’œil, dans lesquelles le secrétaire général de l’Unsa-Fonction publique se voit gratifier… d’une citation.
Fiers d’être aux premières loges des coulisses de Bercy, nos deux journalistes de couloir n’hésitent pas, enfin, à partager en toute indiscrétion avec leurs lecteurs… « ce-qui-aurait-même-pu-advenir » : ainsi apprend-on, de source formelle, qu’un conseiller du Premier ministre aurait envisagé un « déficit public à "2,3 ou 2,4 points de PIB en 2020." » Tremblez !
Au cas où ce pilonnage ne serait pas suffisant, Le Parisien fait durer la plaisanterie en publiant, sur la même double-page, une interview de Gilles Carrez, ancien président LR de la commission des Finances à l’Assemblée nationale, intitulée « Ce stock de dette sera notre cauchemar ». Interview rythmée par un intervieweur… partisan. Extraits :
- Si le budget explose en 2020, c’est aussi à la suite des mesures prises lors de la crise des Gilets jaunes…
- Où auriez-vous taillé pour compenser les mesures en faveur du pouvoir d’achat ?
La boucle est (presque) bouclée. Cerise sur le gâteau, Le Parisien publie une infographie qui, prise dans l’économie générale de la double-page, insinue que les gilets jaunes seraient aussi responsables, par capillarité… des suppressions de postes dans les ministères de la santé et de l’écologie !
La rédaction du Parisien Week-end : une espèce en voie de radicalisation
Le parti pris de la rédaction du Parisien en faveur du gouvernement et du capital culmine dans le « supplément week-end », publié dans la foulée d’un numéro visant à plomber les gilets jaunes. Où il est question, pour la rédaction, de prendre un peu de hauteur, et de mettre les mouvements sociaux en perspective grâce à un conseil-maison d’une rare élégance :
À l’heure où les licenciements ne se comptent plus dans l’industrie, où les personnels soignants mènent une grève depuis mars qui s’étend désormais à presque 300 services d’urgence à travers le pays, où les enseignants expriment leur détresse concernant leurs conditions de travail (allant parfois jusqu’au suicide) où la réforme de l’assurance-chômage est qualifiée de « tuerie » par Laurent Berger (CFDT), que l’on peut difficilement taxer de gauchisme, où celle des retraites déclenche la mobilisation de très nombreux secteurs, sans parler de la révolte des étudiants ou de la grève des pompiers… aucun doute, Le Parisien prend ses distances avec le journalisme et assume pleinement son rôle : celui de porte-parole fidèle du gouvernement et des intérêts des classes dirigeantes et de la toute petite France « qui va bien » (au rang de laquelle son propriétaire Bernard Arnault ne fait pas pâle figure).
Et si on arrêtait de financer Le Parisien ?