Changeons cette agriculture prédatrice
- Écrit par Mediapart et marc Web
L'été est terminé. Mais la sécheresse continue.
Les nappes souterraines mettront des mois à retrouver leur niveau normal.
Il est temps de réduire la consommation d'eau de l'agro-industrie. Parti pris en vidéo.
Face à la diminution de la ressource en eau déjà perceptible dans les territoires, la pression pour satisfaire les besoins via une augmentation des prélèvements est forte. Une politique de l’offre, c’est-à-dire la multiplication de réservoirs d’eau, est réclamée par certains acteurs, notamment les agriculteurs pour l’irrigation.
Mais, chercher uniquement à pallier le manque d’eau par des infrastructures nouvelles (prises d’eau, retenues, méga-bassines) et des réponses techniques (forage, pompage, dessalement, etc.), pour maintenir coûte que coûte les usages actuels, a fortiori dans un climat qui change et qui augmente le risque de sécheresses sévères, occulte une partie substantielle du problème, à savoir, justement, la nature des usages qui sont faits de cette eau.
Les méga-bassines, comme beaucoup de solutions techniques lorsqu’elles sont envisagées en dehors de toute approche globale et d’une adaptation réellement transformationnelle, deviennent des réponses purement curatives, qui enferment en particulier l’agriculture dans des pratiques d’irrigation de plus en plus inadaptées au climat qui change. On traite les symptômes (pénurie d’eau) au lieu de s’attaquer à l’origine du problème (déséquilibre entre les besoins et la disponibilité de la ressource) à ses racines (pratiques, usages, partage).
Contrairement à ce qu’on pense souvent, les maladaptations ne résultent pas uniquement d’erreurs d’appréciation dans les réponses aux impacts du réchauffement. Elles sont aussi le fruit de choix et d’arbitrages, eux-mêmes soumis aux rapports de force sur le terrain et aux jeux de pouvoirs entre les différentes parties prenantes.
Je vous invite à lire l'article Complet sur ke site BonPote en suivant ce LIEN
Texte de
Magali Reghezza, géographe et membre du Haut Conseil pour le climat (HCC) et
Florence Habets, Directrice de recherche CNRS en hydrométéorologie, professeure à l’École normale supérieure (ENS) – PSL.
l’ADEME enfonce le clou sur l’intérêt des énergies renouvelables
- Écrit par Marc Web
Après son rapport « Transition(s) 2050 » relatif à l’avenir énergétique français, qui donnait la part belle aux énergies renouvelables, l’Agence de la transition écologique (ADEME) publie une nouvelle étude dédiée uniquement aux énergies renouvelables et de récupération (ENR&R).
Dans ce document, l’ADEME propose d’estimer les conséquences économiques du développement des ENR&R grâce à la baisse des importations des énergies fossiles qu’elles induisent.
L’institution s’est penchée sur deux intervalles de temps. La période passée comprise entre 2000 et 2020 avec un examen rétrospectif des bénéfices engendrés pendant 20 ans par le développement des énergies renouvelables et une période future qui débute en 2021 pour se terminer en 2028.
Pour étudier l’avenir, l’Agence prend en compte le développement prévisionnel des ENR&R en fonction de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2028 en le comparant à un scénario dans lequel les renouvelables resteraient à leur niveau de 2020.
7 résultats clefs à retenir
Il faut retenir 7 résultats clefs mis en avant dans ce rapport. Ceux numérotés de 1 à 3 concernent la période passée puis ceux de 4 à 7 relatifs à l’avenir.
Les auteurs alertent toutefois sur une éventuelle comparaison entre les chiffres du passé et ceux estimés pour le futur. En effet, pour la période antérieure à 2021, les résultats sont calculés en fonction des capacités d’ENR&R installées en 2000 alors que pour la période suivante, le calcul se fait sur la base des capacités installées en 2020.
- Résultat clef n° 1 : Ce sont plus de 910 millions de barils de pétrole en cumulé qui n’ont pas été consommés entre 2000 et 2019 en France et en Europe.
- Résultat clef n° 2: le développement des ENR&R en France entre 2000 et 2019 a permis de diminuer les émissions liées à la consommation de combustibles fossiles de l’ordre de 206 Mt de CO2-eq. Sur la même période, la croissance des renouvelables a conduit à l’émission de 55 Mt de CO2-eq. Le bilan est donc positif en faveur de ces énergies.
- Résultat clef n° 3 : le développement des ENR&R en France entre 2000 et 2019 a permis une réduction de la facture énergétique française liée aux importations de combustibles fossiles de l’ordre de 22 milliards d’euros.
- Résultat clef n° 4: pour l’avenir, entre 2021 et 2028, le développement des renouvelables devrait permettre d’économiser en France et ailleurs en Europe l’équivalent de plus de 420 millions de barils de pétrole en cumulé.
- Résultat clef n° 5 : la croissance des ENR&R dans l’Hexagone devrait conduire à la réduction de 82 Mt d’émissions de CO2-eq alors qu’elle n’en produirait dans le même temps que 19 Mt pour son développement.
- Résultat clef n° 6 : ce sont 6,4 milliards d’euros qui devraient être économisés entre 2021 et 2028 grâce au développement des ENR&R.
- Résultat clef n° 7 : le développement des ENR électriques en France entre 2021 et 2028 devrait permettre de remplacer 69 % de l’électricité produite à partir de combustibles fossiles et 25 % de la production d’électricité des centrales nucléaires françaises.
Economies et baisse des émissions de CO2
On le voit, dans ses résultats, l’ADEME dresse un bilan objectif et positif, lequel dénombre les gains pouvant être réalisés grâce au développement des renouvelables, sans toutefois oublier de prendre en compte les émissions de CO2-eq qui leur sont liées.
Par ailleurs, l’objectif de l’institution est de montrer avec cette étude que la croissance des ENR&R permettra non seulement de diminuer notre consommation de combustibles fossiles mais également de faire des économies.
Les énergies renouvelables ont longtemps été critiquées pour leur manque de rentabilité. Mais avec la flambée des prix des énergies depuis près d’un an, cette accusation n’est plus fondée. Les spécialistes font d’ailleurs valoir que la filière va même procurer des économies à l’État.
Cette étude approfondie motivera peut-être les investisseurs à miser encore davantage dans le secteur.
Risque de Blackout
- Écrit par révolution-énergétique
Cet hiver, des pictogrammes colorés indiqueront en direct l’état de tension du réseau électrique, sur les chaînes de France Télévision. Le groupe audiovisuel national s’est associé à RTE pour mieux alerter le grand public sur le risque de coupure générale.
Comment assurer la mobilisation totale de la population pour éviter l’effondrement du réseau électrique cet hiver ? Noyés dans la masse d’informations, les conseils de sobriété habituels ne suffiront pas. L’effet des e-mails et SMS d’alerte envoyés à la poignée de volontaires inscrits sur le site Ecowatt risque également d’être très limité.
Alors, pour toucher un large public et souligner l’importance des écogestes, les chaînes de France Télévisions diffuseront « le moment venu » des pictogrammes spécifiques à l’écran. Un dispositif sans précédent, qui associe le groupe audiovisuel d’État à RTE, le gestionnaire du réseau électrique national.
Un code à trois couleurs
Inspirés des petites vignettes indiquant les contenus potentiellement choquants pour la jeunesse, les pictogrammes Ecowatt seront déclinés comme suit, en trois signaux de couleur :
Une vignette verte signifiera l’absence de tension sur le réseau électrique.
Une vignette orange informera d’une tension modérée.
Une vignette rouge annoncera d’inévitables coupures, si la mobilisation n’est pas générale.
En clair, à l’apparition d’un signal rouge, il faudra impérativement décaler la mise en route des appareils les plus énergivores (plaque de cuisson, four, lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge, radiateur et ballon d’eau chaude) en dehors des pics entre 8h et 12 h puis entre 18 h et 20 h. Sans gestes collectifs, le réseau national pourrait ne pas fournir suffisamment d’électricité pour répondre à la demande. Des coupures alternées de quelques heures surviendraient alors.
Refuser une éolienne !
- Écrit par Marc Web
"Refuser une éolienne parce que ce n'est pas beau, c'est irresponsable"
dixit le Président de la CRE
Jean-François Carenco est le président de la CRE, la Commission de Régulation de l’Energie.
Une institution que l’ont peut brièvement définir comme le gendarme des marchés du gaz et de l’électricité en France. Invité à s’exprimer lors d’un colloque récent, il a violemment critiqué le retard français dans le développement des renouvelables, et il n’a pas été tendre envers les opposants à ces technologies.
En tant que président de la CRE, une institution de l’Etat français qui depuis sa création en 2000, veille au bon fonctionnement des marchés de l’électricité et du gaz en France, on ne peut pas reprocher à Jean-François Carenco de ne pas maîtriser son sujet et de ne pas savoir de quoi il parle. La CRE est en effet totalement indépendante de l’industrie de l’énergie comme du gouvernement, et elle a l’obligation de garantir la neutralité, l’équité et l’objectivité de ses décisions et de ses avis. L’homme est connu pour son franc-parler : « Que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité » s’était-il un jour exclamé sur LCI. S’exprimant récemment lors d’un colloque organisé par l’Union française de l’électricité (UFE), il ne semble pas avoir changé d’avis.
Sur le sujet du développement des énergies renouvelables, les propos de ce haut fonctionnaire ont le mérite d’être clair : « on est très en retard ; on est très très en retard », a-t-il déclaré, selon l’AFP.
Pas tendre avec les opposants
« Si on avait suivi la feuille de route des énergies renouvelables telle qu’elle était prévue il y a deux ans, on n’aurait pas de crise.
Je pense qu’on n’aurait pas de crise si on avait 3 gigawatts de plus », a-t-il expliqué, en faisant référence à la crise actuelle de l’électricité, dont les prix ont flambé.
« Prenons conscience que c’est notre faute à nous », a-t-il regretté.
« A force d’écouter tous ceux qui râlent en oubliant que l’énergie électrique, pour qu’on l’ait, c’est des milliers de morts dans les mines de charbon, c’est des dizaines, des centaines de villages engloutis » (par les barrages hydroélectriques NDLR).
Au passage, l’ancien préfet de l’Île-de-France et de Paris fustige les opposants aux renouvelables qui, selon lui, sont les principaux responsables de ces retards : « Et maintenant (…) parce que quelqu’un dit ‘c’est pas beau’ on dit ‘ah la la’. Ça me tord les tripes. Parce que ça met en danger tous nos emplois, toute la France, toute l’Europe ».
Le développement des renouvelables, en France, a en effet pris un retard important, alors que des objectifs ambitieux avaient été fixés. La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), le feuille de route officielle du pays, prévoit notamment de doubler la capacité des énergies renouvelables électriques d’ici 2028 par rapport à 2017.
Mais les projets font souvent face à des oppositions de riverains, de personnes qui s’érigent en défenseurs du patrimoine ou du paysage, ou encore de pêcheurs lorsqu’il s’agit de parcs offshores. Il s’agit souvent d’une minorité car les français sont majoritairement favorables à l’éolien, comme l’a encore récemment démontré un sondage commandé par l’Ademe et le ministère de la Transition Ecologique. Or, comme souvent, cette minorité d’opposants se fait plus fortement entendre que la majorité silencieuse des citoyens favorables aux renouvelables, donnant par là aux élus et aux responsables, une idée fausse de l’adhésion ou du manque d’adhésion populaire.
Le développement de l’éolien a aussi focalisé les critiques d’une partie de la droite et de l’extrême-droite populiste dans la pré-campagne pour la présidentielle de 2022. Ainsi, le président des Hauts de France, Xavier Bertrand, candidat malheureux à l’investiture LR, s’est plusieurs fois attaqué aux éoliennes dans sa région. Et Marine Le Pen (RN) voudrait, de son côté, les démanteler … Tout un programme !