Changeons cette agriculture prédatrice

Écrit par Marc Web
Publication : 2022-10-02 18:38:55

L'été est terminé. Mais la sécheresse continue.

Les nappes souterraines mettront des mois à retrouver leur niveau normal.

Il est temps de réduire la consommation d'eau de l'agro-industrie. Parti pris en vidéo.

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Face à la diminution de la ressource en eau déjà perceptible dans les territoires, la pression pour satisfaire les besoins via une augmentation des prélèvements est forte. Une politique de l’offre, c’est-à-dire la multiplication de réservoirs d’eau, est réclamée par certains acteurs, notamment les agriculteurs pour l’irrigation.

Mais, chercher uniquement à pallier le manque d’eau par des infrastructures nouvelles (prises d’eau, retenues, méga-bassines) et des réponses techniques (forage, pompage, dessalement, etc.), pour maintenir coûte que coûte les usages actuels, a fortiori dans un climat qui change et qui augmente le risque de sécheresses sévères, occulte une partie substantielle du problème, à savoir, justement, la nature des usages qui sont faits de cette eau.

Les méga-bassines, comme beaucoup de solutions techniques lorsqu’elles sont envisagées en dehors de toute approche globale et d’une adaptation réellement transformationnelle, deviennent des réponses purement curatives, qui enferment en particulier l’agriculture dans des pratiques d’irrigation de plus en plus inadaptées au climat qui change. On traite les symptômes (pénurie d’eau) au lieu de s’attaquer à l’origine du problème (déséquilibre entre les besoins et la disponibilité de la ressource) à ses racines (pratiques, usages, partage).

Contrairement à ce qu’on pense souvent, les maladaptations ne résultent pas uniquement d’erreurs d’appréciation dans les réponses aux impacts du réchauffement. Elles sont aussi le fruit de choix et d’arbitrages, eux-mêmes soumis aux rapports de force sur le terrain et aux jeux de pouvoirs entre les différentes parties prenantes.


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Texte de

Magali Reghezza, géographe et membre du Haut Conseil pour le climat (HCC) et

Florence Habets, Directrice de recherche CNRS en hydrométéorologie, professeure à l’École normale supérieure (ENS) – PSL.