« Sans planète, pas de retraite », lisait-on, il y a trois ans, dans les cortèges contre la réforme des retraites tentée du premier quinquennat Macron. Et c’est d’ailleurs le message qu’a voulu faire passer la nouvelle secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, le 8 janvier, sur France Inter : « Dans un monde à + 4 degrés dans trente ans, on ne se posera plus la question répartition ou capitalisation, 62 ou 64 ans… Si on veut protéger nos droits sociaux, il faut aller dans la rue dès maintenant, mais il faut aussi avoir dans l’œil le moyen et le long terme sur le climat. » Associations et collectifs du combat climatique ont d’ailleurs appelé à manifester ce jeudi. Or ce sont principalement des produits financiers qui reposent sur des investissements dans les énergies fossiles. Et comme le montre une toute récente étude de l’ONG Reclaim Finance, les sociétés qui gèrent ces fonds (Generali, Crédit agricole, BNP Paribas...) n’ont pas l’intention, à ce stade, de retirer leurs fonds de ces placements climaticides juteux. Travailler plus pour cotiser plus, produire plus, consommer plus… alors que de nombreuses études montrent qu’une façon de réduire nos émissions de gaz à effet de serre serait de réduire le temps de travail. Une retraite tôt, tout comme la semaine de quatre jours, c’est plus de temps pour des mobilités lentes, une consommation moins compressée, de l’engagement associatif. C’est la possibilité d’une société plus solidaire et attentive à l’autre, dans un rapport plus équilibré à la planète. Un futur tellement plus désirable que ce que nous propose l’exécutif macroniste. Amélie Poinssot travaille et j'enquête sur les thématiques liées à l'agriculture et à la production alimentaire : agrobusiness, lobbies, marchés agricoles, risques sanitaires, impacts sur le vivant, alternatives. |